Menu

Le Ti – 1946 (Extrait)

Le ti , 1946

Journal de la Société des océanistes, tome 2, 1946

 

EXTRAIT :

 

3. — Cordyline terminalis.
Ethno-botanique et médecine polynésienne.

Le voyageur qui débarque dans l’une de nos îles polynésiennes remarque très vite un arbrisseau à tige droite et flexible, non ramifiée, terminée par un panache de longues feuilles d’un vert sombre, qui forme des haies autour de la plupart des cases. C’est le Tî (Cordyiine terminalis) Kunth, liliacée qui, en raison de ses multiples usages, joue dans la vie indigène un rôle comparable à celui de Yuru et du Pandanus.

Cordyiine terminalis est une liliacée arborescente pouvant atteindre 5 mètres de hauteur. Le tronc, de 2 a 20 centimètres de diamètre, droit, non ramifié, porte à son sommet un bouquet de feuilles elliptiques, lancéolées, aiguës, longues de 30 à 70 centimètres, larges de 8 à 20 centimètres, entièrement glabres. Le limbe est sillonné d’un très grand nombre de nervures — 150 à 400 — parallèles et très rapprochées.
Les inflorescences sont réunies en un panicule terminal, de 30 à 60 centimètres de long sur un pédoncule de 25 centimètres environ. Les ramifications de celui-ci supportent les inflorescences, entourées à leur base d’une bractée semblable à une feuille.
Fleurs sessiles, de 9 à 12 millimètres de long, munies de trois brac- téoles triangulaires de 1 à 6 millimètres de long. Périànthe à six divisions profondes, blanches* ou pourpres, parcourues par trois nervures.
Etamines et pistil aussi longs que le périanthe. Bois blanc jaunâtre, plutôt mou et cassant.
Cordyiine terminaiis pousse à l’état spontané dans chacune des îles innombrables qui forment la Polynésie.
Aux îles de la Société le nom de Auti s’applique à l’arbuste lui-même, le mot tî servant plutôt à désigner les racines. Les feuilles s’appellent rauti, abréviation de raoere ti.
Par suite des différences de climat, de sol, d’habitat, Pespèce a donné lieu à de très nombreuses variétés, qui se distinguent par leur J)ort, leurs dimensions, l’aspect et la couleur des feuilles ou des racines. Nous nous bornerons à citer les principales variétés marquisiennes et tahitiennes.
Les Marquisiens distinguent des tî à feuilles vertes et des tî à feuilles rouges. Dans le premier groupe nous trouvons :
Auti popoi : Extrémités terminales des feuilles recourbées;
Auti kopa  : comme un calice;
‌Auti puhehe : feuilles à peu près planes, d’un ovale régulier;
Auti mao’i : Feuilles planes, nettement obovales.
Le second groupe comprend les différentes sortes d’auti kua : les unes, à feuilles entièrement rouges, se rencontrent à Fatu-Hiva; les autres, à feuilles jaunes tachetées de pourpre, sont cultivées à Nuku-Hiva.
Les Marquisiens emploient de préférence les feuilles de auti kopa et de auti puhehe pour tapisser les parois des trous dans lesquels ils emmagasinent le ma, ou fruit à pain fermenté, ainsi que pour envelopper les aliments.
Auti kua est une variété décorative, les feuilles servent à tresser des couronnes et à confectionner des guirlandes, mais les racines sont très nutritives.
Les vieux Tahitiens connaissaient 30 variétés de tî, dont les principales étaient :

 

Titre : Le Ti
Auteur : Guillaumin André, Leenhardt Raymond-H., Pétard Paul

Publication : Journal de la Société des Océanistes
Éditeur : Société des Océanistes
Date d’édition : 1946
Type : publication en série imprimée
Langue : Français

 

Categories:   1940 - 1949, Nuit de la lecture 2018

Comments

Laisser un commentaire