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Pêches en Polynésie française 2 – La pêche aux thons à Maupiti

Journal de la Société des océanistes, tome 3, 1947

Journal de la Société des océanistes, tome 3, 1947

Titre : Pêches en Polynésie française [II. La pêche aux thons à Maupiti]
Auteur : André Ropiteau

Publication : Journal de la Société des Océanistes
Éditeur : Société des Océanistes
Date d’édition : 1947
Type : publication en série imprimée
Langue : Français
Droits : licence Creative Commons

EXTRAIT

1-2 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES.

II. LA PÊCHE AUX THONS À MAUPITI.

La pêche aux thons et bonites, dans l’archipel des îles Tahiti, date des très anciens temps maoris, comme en font foi les relations de voyage des premiers découvreurs de l’Océanie; mais elle n’est plus pratiquée depuis déjà bien des années, par suite de l’évolution des mœurs.
Autrefois, les Tahitiens, plus nombreux, vivaient dans une sorte de collectivisme de famille, de village, de district, où tous participaient ensemble aux principaux travaux, et au partage des profits. Maintenant, nos lois européennes en la matière, basées sur le principe que « nul n’est censé vivre dans l’indivision », leur ont imposé un régime d’individualisme, où chacun s’occupe seulement de ses petites affaires personnelles; et comme la pêche en pirogue double nécessite le groupement de beaucoup de monde, elle a donc été peu à peu abandonnée, et risque fort d’être bientôt oubliée.
Heureusement, il reste encore quelques îles difficiles d’accès — et pauvres, — où l’évolution moderne subit encore un certain retard, où l’on peut encore observer la pratique de quelques anciens usages.
C’est le cas de la petite île Maupiti, où l’on eut la bonne idée de refaire, cette année-ci, des pêches en pirogues doubles : nous les avons observées pendant plus de quatre mois, et voudrions en décrire le fonc-* tionnement.
Le principe de la pêche en pirogue double peut être défini de la façon suivante : des pêcheurs partent au large, remorquant un grand panier- vivier, qui contient des petits poissons-amorces vivants. Arrivés sur un banc de bonites ou de thons, les pêcheurs jettent à ces gros poissons des petits poissons appâts. Les gros se précipitent sur les petits pour les manger. Quand la mêlée est bien déclanchée, les pêcheurs jettent alors des lignes, munies de poissons-leurres en nacre, ou munies de poissons- amorces piqués à un hameçon — tout en continuant de jetter sans arrêt d’autres petits poissons vivants. Thons et bonites sont si voraces, qu’ils mordent indifféremment aux uns et aux autres.
Il est facile d’amener les bonites prises ; elles ne pèsent jamais plus de 10 kilogrammes; mais il serait à peu près impossible de soulever directement les thons à bout de bras, car ces poissons pèsent en moyenne 20 à 25 kilogrammes, certains dépassent même le poids de 50 kilogrammes.

Référence bibliographique de l’article

Ropiteau André. Pêches en Polynésie française [II. La pêche aux thons à Maupiti]. In: Journal de la Société des océanistes, tome 3, 1947. pp. 12-21.
DOI : 10.3406/jso.1947.1559
www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1947_num_3_3_1559

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Categories:   1940 - 1949, Français, îles Sous-le-Vent, Livres, périodiques & bulletins, Persée

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